Agent de la SNCF...malgré moi !

Ce soir, j'ai attendu mon train en gare de Lyon-Perrache.

Tout va bien. Le train est déjà à quai alors que le départ est prévu dans quelques minutes.
Quand on sent que tout va comme sur des rails, on est content. Ca réchauffe le coeur surtout qu'il fait un temps froid.
Parfois, il en va autrement. Il se passe tant de choses dans les gares...

Il arrive qu'une voix féminine sorte du haut-parleur :

"Le train à destination de Valence va partir. Attention à la fermeture automatique des portes".
Les usagers héberlués sourient parce que non seulement les portes ne se ferment pas... mais il n'y a pas de train.
La SNCF peut aussi avoir de l'humour.

Mais revenons à ce soir. Tout s'annonce donc bien.

Je patiente sur le quai lorsque soudain un jeune homme d'une vingtaine d'années s'approche de moi.

-Vous prenez le train ? me dit-il.
L'air étonné je lui réponds poliment :
-Oui, je prends le train.
-Il est bien pour Valence ?
-Oui, tout à fait.

Je sens que le jeune homme à envie de parler. "Avé son accent", je devine qu'il est de Valence.
-Il fait froid dans ce village me dit-il, avant de se reprendre...."dans cette ville".

Le sympathique inconnu extirpe un paquet de cigarettes de sa poche lorsqu'une jeune fille s'arrête à ma hauteur et me dit :

-Le train, il est bien pour Valence ?
-Oui, tout à fait.

Le jeune homme me sourit.
Une minute après environ, un dame d'une cinquantaine d'années pose sa valise presque à mes pieds.
Elle me regarde puis me lance :
-Le train, il est bien pour Valence ?
-Oui, tout à fait.
Je me dis dans mon for intérieur en souriant que "j'ai un ticket !".

Alors le jeune homme "avé l'accent" me lance avec un air enjoué tout en roulant des gobilles :

-oulalah ! vous allez devenir contrôleur, vous !

Je pense qu'il est peut-être temps pour moi de reprendre ma casquette d'usager et de monter dans le train.
Je suis tenté  de vérifier que je n'étais tout de même pas coiffé d'une casquette de contrôleur.

Je me dis que j'ai réussi mon examen d'entrée à la SNCF... sans le passer.

PS : et le lendemain matin...que croyez-vous qu'il advint ? A peine étais-je arrivé à la gare SNCF de Vienne, qu'une jeune blondinette s'approcha de moi et me tint à peu près ce langage :
-Il est où le quai E ?